«Les Chinois sont nombreux à ouvrir des restaurants parce que c’est une entreprise facile à démarrer qui ne requiert pas de gros investissements».
Stan Fong
Aujourd’hui à la retraite, Stan Fong, un ingénieur métallurgique de Calgary attribue à ses parents le mérite d’avoir inculqué à lui et à son frère l’intérêt pour les études. Pour ses parents, la réussite scolaire représentait un moyen de combattre la discrimination et les difficultés rencontrées par les immigrés chinois dans l’Alberta rural.
Stan est né le 3 mars 1925 et il a grandi à Wayne, une ville située dans la ceinture minière de l’Alberta. Il raconte en riant que «papa et maman souhaitaient un avenir meilleur pour nous et le plus loin possible du restaurant. Ils n’arrêtaient pas de nous répéter que le seul moyen d’en sortir était les études et l’obtention d’un diplôme universitaire».
Le grand-père paternel de Stan, Lum King Fong, est venu au Canada dans les années 1880 pour travailler sur le chemin de fer et, par la suite, il s’est installé à Calgary. En 1911, il a fait venir son fils Fong Sung alors âgé de 16 ans et dont le nom anglais était James Fong. Celui-ci est venu le rejoindre à la Calgary Chinese Mission où habitaient la plupart des célibataires de la communauté. Durant la Première Guerre mondiale, le père et le fils travaillaient dans la fabrique de briques Brickburn à l’ouest de Calgary.
page 2 >En âge de se marier, James fréquente Tuey Cheung Mark qui, née en Chine en 1900, est venue avec sa famille à Lacombe, Alberta, où ils dirigeaient le fameux Club Café. Le couple s’est marié le 22 novembre 1920. Pour la communauté chinoise, c’était le premier mariage chrétien célébré à la Mission chinoise de Calgary. Ils ont ensuite déménagé à Wayne où ils ont cultivé la terre, dirigé une entreprise de transport et de livraison du charbon et le Western Café qui est resté ouvert durant la Grande Dépression jusque dans les années 1960.
Ils ont eu deux fils, Stan et Edward, tous deux ingénieurs qui, dans leur jeunesse, étaient souvent taquinés parce qu’ils ne parlaient pas assez chinois. Stan se souvient : «Papa y a réfléchi une ou deux fois et il disait «c'est au Canada que vous allez vivre, alors apprenez l’anglais et faites vos études en anglais, ne vous en faites pas pour le chinois».
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