«Seriez-vous capable de faire la même chose? Notre génération aurait-elle pu réaliser de tels accomplissements?»

- Cindy Leong

Cindy Leong

Lorsqu’ils se retrouvent en famille avec les cousins et les cousines, Cindy Leong, journaliste radio à Vancouver, aime bien plaisanter à propos de leur lignage familial. Leur  arrière-grand-père paternel, Willy Nipp, ayant travaillé sur le chemin de fer de 1881 à 1884, ils représentent en quelque sorte la «royauté canadienne chinoise» : «nous sommes ici depuis très, très longtemps. C'est, je suppose, ce qui nous différencie des autres» dit Cindy.

Willy Nipp, le plus jeune d’une famille de cinq enfants, est le seul de sa famille à quitter son village situé dans le comté de Yenping. Il a travaillé sur le chemin de fer Canadien Pacifique avant de déménager à Cumberland, sur l’île de Vancouver où il ouvre un magasin de tailleur à l’intention des mineurs de charbon de la ville. En 1894, Nipp achète une femme en Chine, Ng See, et à son arrivée au Canada, paie la taxe d’entrée de 50 $ au gouvernement canadien. Ils ont neuf enfants, tous nés au Canada, certains à Cumberland et d’autres à Victoria où ils vont s’établir pour de bon. Ils ouvrent un magasin à Chinatown et une serre, pas très loin, à Saanich.

Les enfants apprennent à parler et à écrire le chinois. Ils fréquentent l’école locale construite par la communauté chinoise canadienne car, à l’époque, les Chinois n’avaient pas le droit de fréquenter les écoles anglaises à Victoria. Les enfants ont su profiter de leur éduction puisque Kate, l’aînée, la  grand-mère de Cindy, a choisi une carrière d’enseignante.

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Kate a épousé Leong Chap Kwong, un enseignant comme elle et originaire de Chine. Ils ouvrent une école chinoise à Vancouver. Le couple a sept enfants dont le quatrième, Wilfred, le père de Cindy, va grandir à Chinatown dans une épicerie qui constitue pour la famille une entreprise secondaire. Par la suite, son père a travaillé dans l’immobilier et les assurances même s’il a encore un emplacement dans le Chinatown de Vancouver. «Mais le plus étonnant est qu’il ne parlait pas bien chinois avant de travailler à Chinatown, vers l’âge de15 ou 16 ans» dit Cindy.

L’exploration de leurs racines en Chine et au Canada a mené à la découverte de la seconde famille de leur grand-père en Chine et une sorte de réunification dans le milieu des années 1970, suite à la réforme de la politique d’immigration au Canada. À la fin de ses études, Cindy est partie en Chine, «pour étudier, non pas le cantonnais, mais bien le mandarin» et elle sera la première de sa génération à visiter le village ancestral de sa famille.

«Quand j’ai appris que mon arrière-grand-père était un ouvrier sur le chemin de fer», cela m’a fait réfléchir car :  «je ne savais pas que nous remontions d’aussi loin … on se rend compte qu’effectivement nos racines au Canada sont profondes, vraiment profondes».

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