«Je suis très fière du choix effectué par mes ancêtres, mon grand-père en particulier … de venir au Canada».
Landy Ing-Anderson
En juin 2006, le grand-père maternel de Landy Ing-Anderson monte à bord du train «Redress Express» à Toronto. En route sur les rails de l’histoire, il se rend à Ottawa pour entendre les excuses officielles présentées par le Premier Ministre à la communauté chinoise, victime de racisme légalisé pendant plus de 60 ans.
Âgé de 106 ans, Ralph Lung Kee Lee, un ancien ouvrier du chemin de fer Canadien Pacifique à Fort William, Ontario, aujourd'hui Thunder Bay, était le plus âgé des payeurs de taxe d’entrée encore vivants au moment de la cérémonie de présentation d’excuses à la chambre des communes le 22 juin 2006.
M. Lee a commencé à travailler à l’âge de 12 ans, peu après son arrivée au Canada en 1912. La taxe d’entrée de 500 $ avait été payée par les gens de son village natal dans le comté de Toishan et afin de rembourser sa dette, il a travaillé cinq ans comme laveur d’assiettes puis avec le CFCP. Landy précise que «le chemin de fer était déjà construit. Il a donc participé aux travaux de maintien et d’expansion en tant que coupeur de traverses».
page 2 >Toute sa vie, son grand-père a porté les cicatrices émotionnelles de sa jeunesse perdue et de la séparation avec sa famille causée par la Loi d’exclusion. «C’était comme une plaie ouverte pour toute la famille». Mais elle ajoute que les excuses présentées par le Premier Ministre Stephen Harper aux Canadiens chinois pour la taxe d’entrée et la Loi d’exclusion, en vigueur de 1885 à 1947, a changé la vie de sa famille au Canada.
«Alors que nous étions en train de célébrer ce moment symbolique …j’ai ressenti une joie teintée de tristesse à l’égard des familles qui ne pouvaient célébrer ce moment important et guérir des blessures du passé … au moins, notre famille a pu fermer ce chapitre sombre et douloureux de notre histoire».
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